STÉPHANE DELPLACE : L’ART DE RENDRE CONSONANTE LA DISSONANCE 

Un compositeur et pianiste contemporain dont je recommande l’écoute.

 STÉPHANE DELPLACE OFFICIEL

Spécialiste entre autres de la fugue, il a écrit 3 cahiers de préludes et fugues. Chaque cahier comprenant 30 préludes et fugues (les 24 tonalités plus 6 tonalités enharmoniques).

 

Rien d’académique cependant. Sa maîtrise du contrepoint et de l’écriture tonale est telle que la musique coule avec le plus grand naturel. On pense à J.S. Bach naturellement, mais avec quelques discrètes touches plus actuelles, quelques décalages rythmiques, quelques dissonances moins attendues.

 

Le jeu pianistique est naturel et fluide, sans affectation. Bref, tout-à-fait en accord avec le patronyme de son illustre prédécesseur (« Bach » signifiant « rivière » en allemand).

 

Pour une découverte, je recommande l’écoute du premier cahier de préludes et fugues :

 

 

Une première sélection : le prélude en Lab majeur (0’00), celui en Sib mineur (17’55), le prélude et fugue en mib majeur (1h32’14).

Beaucoup d’autres perles parsèment ce cahier. Je vous laisse le plaisir de les découvrir.

 

Pour ceux qui voudraient en savoir plus, il y a également de très belles choses dans Chronogénèse (une suite de 30 variations sur une suite harmonique qui pourrait être une grille de jazz).
Voici les 10 dernières variations :

 

Pour ceux intéressés par l’aspect technique, Stéphane Delplace a écrit un essai très pertinent sur son approche de certains aspects de la musique tonale, intitulé  MUSICA / III V § I C A

Je le résumerais par : « comment rendre consonante la dissonance ». Ou, plus directement, comment utiliser le pouvoir expressif des dissonances tout en paraissant consonant.
Probablement la raison pour laquelle il est si peu connu : rien de démonstratif, malgré une technique pourtant consommée. Une qualité rare !